Directement impactée par le changement climatique, Vitré va être confrontée à des vagues de chaleur plus fréquentes et plus intenses. En 2022, notre département a subi 18 jours d’alerte canicule contre 3 en 2015.
Protéger les vitréens les plus vulnérables, les aînés et les enfants est un enjeu de santé publique. Selon un récent rapport de Santé Publique France, 33 000 décès ont été causés par les fortes chaleurs entre 2015 et 2022.
L’urgence est de démultiplier des îlots de fraîcheur « du quotidien » dans les endroits stratégiques de la ville les plus exposés à la chaleur, par des plantations d’arbres et de végétaux agrémentées de bancs publics : cours d’école, rues passantes du centre ville, cimetières, arrêts de bus, stades municipaux, parkings.
L’urgence à protéger la population est à peine perceptible dans l’action de la majorité, appelant au civisme et se satisfaisant du nombre d’arbres existant !
L’espace public est bien la responsabilité de la collectivité. La végétalisation de l’école Jean Guéhenno est un premier pas mais nous devons agir par une planification rapide et étendue, car un arbre met des années avant de jouer son rôle de protection. Nous aurons besoin d’un choix mesuré d’essences locales, suffisamment diversifiées et résistantes au réchauffement climatique. Il faut repenser l’espace autour de l’arbre comme un milieu vivant lui assurant longévité, avec souvent des contraintes techniques.
Tout projet urbain aujourd’hui devrait inclure un îlot de verdure et le PLU (Plan Local d’Urbanisme) a besoin de protéger davantage les haies et arbres existants. Les Espaces Boisés Classés (dispositif juridique protégeant les arbres) existent à Vitré mais ils sont très rares et petits en zone urbaine. En parallèle, si nous n’informons pas la population sur cette protection juridique, ils pourront être supprimés, comme cela a été trop souvent le cas. Aux élus d’inverser la vision de l’espace urbain et d’adapter les projets urbains à la nature existante.
Aux élus d’inverser la vision de l’espace urbain et d’adapter les projets urbains à la nature existante.
D’autres solutions immédiates et complémentaires existent comme des voiles d’ombrage dans nos rues principales ou des brumisateurs. Nous demandons la création de fontaines d’eau potable dans l’espace public, mesure obligatoire (loi EGALIM de 2018). Elle limite la consommation de bouteilles plastiques et permet à tous de s’hydrater en cas de fortes chaleurs.
Renaturer la ville a d’autres bénéfices. La nature en ville est un refuge pour la faune, dont les oiseaux et pollinisateurs. Elle a un impact sur la santé mentale car elle réduit les symptômes liés à la dépression, l’anxiété et d’autres troubles mentaux. Elle permet de créer du lien entre les habitants des quartiers.
Carine POUESSEL et Erwann ROUGIER
Exemple d’une solution non végétale et esthétique pour protéger les riverains d’une rue du soleil. Exemple que nous pourrions essayer sur la rue Poterie
