Le Pays de Vitré est d’abord une terre rurale. A l’image du monde agricole, il est mis à mal par des enjeux sociaux, climatiques et économiques. Quels leviers avons-nous pour soutenir son avenir sur le long terme ?
La commande publique de denrées pour les écoles de Vitré et les personnes âgées accompagnées par le CCAS, représente un peu plus de 1000 repas par jour, confectionnés par la cuisine centrale.
Se cachant derrière le respect de la loi égalim, la majorité a diminué la part de l’agriculture biologique et locale pour des raisons économiques, alors qu’elle a augmenté le prix des repas pour les familles. La ville ne devrait elle pas investir dans le bien manger, la santé et l’agriculture locale?
Les associations et réseaux d’agriculteurs locaux doivent être soutenus. Les Etals Paysans qui traditionnellement se déroulaient à Vitré, se sont vus refuser l’accès à la ville. Les producteurs locaux font régulièrement des propositions pour dynamiser le marché du centre ville et ont comme réponse que le marché doit rester alimentaire! Ecoutons-les pour dynamiser la vente directe.
Notre ville se doit aussi d’éduquer les futurs consommateurs, en encourageant les écoles à créer des projets autour du bien manger local et en interdisant la publicité pour la malbouffe.
Le projet alimentaire territorial a pour objectif de soutenir l’installation d’agriculteurs, les circuits courts ou les produits locaux dans les cantines. Il doit être élaboré avec les consommateurs, producteurs et entreprises. Cependant, aucun calendrier n’a été annoncé.
La collectivité doit soutenir une agriculture diversifiée lui permettant d’être plus forte face aux enjeux climatiques, sanitaires et économiques. Les agriculteurs désirant s’engager dans la baisse de l’utilisation des pesticides doivent être encouragés. L’aide à l’installation de 3000 euros de Vitré Communauté nous semble insuffisante en comparaison aux aides versées à certaines entreprises (ex : 150000 euros pour l’agrandissement de Thalès).
Nous souhaitons plus de cohérence dans les politiques menées. La majorité ne peut prétendre défendre l’agriculture et soutenir un contournement routier comme moteur de développement économique, alors que ce dernier allait sacrifier 40 hectares de terres agricoles! Récemment, Mme la maire, également conseillère régionale, a voté contre un amendement garantissant aux producteurs des prix rémunérateurs tenant compte des prix de revient comme le prévoit la loi égalim.
Le secteur agroalimentaire, basé sur l’élevage et la production de lait, a façonné le territoire du Pays de Vitré. Cependant, nous devons rééquilibrer notre économie, la rendre moins impactante pour l’environnement et plus rémunératrice pour nos producteurs. Nous pouvons faire cette transition ensemble.
Erwann ROUGIER et Carine POUËSSEL
