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Appel au respect de la dignité humaine – Novembre 2021

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Mi-septembre, un message sur les réseaux sociaux nous est adressé. Il s’agit de deux familles géorgiennes qui nous appellent à l’aide. Déboutées du droit d’asile, ces familles composées respectivement de 2 et 3 enfants scolarisés à Vitré, âgés de 6 à 13 ans, nous annoncent être à la rue le 6 octobre. Malgré du bénévolat dans les associations et un apprentissage du Français, les recours sont épuisés. Pour autant, aucun accompagnement de l’État, ni de retour volontaire et digne ne leur est proposé.

Ces familles étaient logées au CHRS de Vitré (Centre d’Hébergement de Réinsertion Sociale) depuis presque 1 an et demie. Elles avaient pu bénéficier d’un répit en raison de la crise sanitaire. Depuis, la préfecture a ordonné la reprise des rotations dans les hébergements d’urgence (Tout les 7 jours).

Alors même que la loi française prévoit que « toute personne sans abri ait accès, à tout moment, à un dispositif d’hébergement d’urgence », le 115 est débordé et les logements d’urgence trop peu nombreux.

Face à cette pénurie, des critères de vulnérabilité ont été mis en place par l’État pour « prioriser » les demandes, comme par exemple, avoir un nourrisson âgé de moins de 15 jours ou avoir des problèmes de santé…Une des familles répondant à l’un de ces critères, trouve alors une chambre d’hôtel à Cesson Sévigné pour 15 jours. Un premier soulagement, temporaire…

L’autre famille se retrouve à la rue et envisage de se rendre au campement des Gayeulles à Rennes. Nous contactons les élus de la majorité qui indiquent n’avoir aucune solution au moment de notre contact. Nous diffusons alors un appel à la solidarité. Durant 10 jours, nous rencontrons ces familles et les référents du CHRS. Nous contactons le Secours Catholique, fortement mobilisé sur cette question. Nous prenons contact avec des parents d’élèves. Nous envoyons des messages à nos proches pour trouver un hébergement. Une mobilisation collective se dessine alors.

Des vitréens acceptent d’héberger cette seconde famille à partir du mardi. Pour le week-end, une association vitréenne, avec le soutien de la municipalité, se propose de prendre le relais.

Nous aurions aimé que cette histoire ne soit qu’une anecdote mais celle-ci se répète trop régulièrement. Conséquence d’une insuffisance de la politique nationale, facteur de précarité, et qui ne respecte pas la convention internationale des droits de l’enfant.

Nous tenons à saluer cette solidarité, mise en œuvre de manière quotidienne par les vitréens et les associations. Accueillir dignement, c’est possible mais cette solidarité ne peut s’opérer sans coordination et volonté politique des élus locaux et de l’Etat…

Comme l’indique la déclaration universelle des droits de l’homme : tous les êtres humains naissent libres et égaux en dignité et en droits. Ils sont doués de raison et de conscience et doivent agir les uns envers les autres dans un esprit de fraternité.

 

Erwann ROUGIER et Carine POUËSSEL