Notre ville a rarement connu de défis aussi grands. Depuis 2021, l’inflation et la spéculation sur l’énergie ont fait bondir le coût de la plupart des projets de la ville ainsi que nos dépenses énergétiques. Rien que pour l’électricité, notre ville ne bénéficiant d’aucun bouclier tarifaire, la facture pour Vitré pourrait augmenter de … 340% en 2023 comparé à 2021 ! Concernant certains projets, nous avons constaté des surcoûts pouvant aller jusqu’à 50% du prix initial.
Cette hausse fragilise nos services publics locaux essentiels. Sans politique claire de la majorité, cette tension risque également d’engendrer un renoncement total ou partiel à des investissements pourtant nécessaires liés à la transition écologique. La majorité va donc devoir prioriser, notamment sur ses investissements mais aussi ré-évaluer la dimension des projets promis lors de la campagne électorale en dialoguant avec les acteurs concernés. Sur ce point, nos visions divergent : nous choisissons de prioriser nos services publics, notamment des repas de qualité pour nos enfants et nos aînés (sans impact sur le prix) et l’isolation de nos écoles.
Depuis 2019, la loi oblige les collectivités et les entreprises à réaliser des économies d’énergie dans les bâtiments à usage tertiaire de plus de 1000 m2. Avec des objectifs précis dont -40% de consommation en 2030. C’est bon pour l’environnement, bon pour les artisans!
Voici maintenant 2 ans que Mme la Maire nous annonce un diagnostic. Le territoire a 157 bâtiments publics. L’isolation de l’école Jean Guéhenno et de la maison de l’enfance ne suffiront pas. Si l’État doit davantage aider les collectivités à ce sujet, il est urgent d’accélérer pour rattraper notre retard.
Au-delà du parc public, nous devons également accompagner davantage chaque projet d’urbanisme en établissant un cahier des charges précis avec des clauses écologiques, telles que l’utilisation de matériaux biosourcés, la perméabilité des sols, la récupération d’eau de pluie.
Nous proposons également un véritable plan de sobriété. En tant que collectivité, nous devons être exemplaire. L’intérêt est double : nous maîtrisons nos dépenses énergétiques et dans le même temps notre empreinte carbone. Alors que Fougères a annoncé une objectif d’une diminution de 40% de leur consommation énergétique, la majorité a souhaité s’en tenir à un objectif de -10% en deux ans. Une simple baisse de la température de la piscine ne suffira pas. Nous pouvons compenser une partie de nos dépenses supplémentaires en baissant la température dans les bâtiments recevant du public (sauf pour les personnes âgées et la petite enfance), en diminuant l’amplitude des éclairages publics, en formant massivement nos services aux écogestes, en encourageant la production d’énergies renouvelables à l’échelle de Vitré communauté…
Afin de sortir du cercle vicieux des dépenses énergétiques, notre ville doit prioriser les investissements favorables aux économies d’énergie. Si la majorité ne priorise pas, notre budget ne pourra pas absorber l’ensemble des investissements. Que fera alors la majorité ? Augmenter les impôts locaux ? Nous ne le souhaitons pas car d’autres choix sont possibles.
Erwann ROUGIER et Carine POUESSEL
