Nous avons appris par la presse la nomination d’un référent développement durable et d’une délégation spécifique à la nature en ville. Nous avons été surpris par ce positionnement soudain, s’agirait-il d’un début de prise de conscience sur la gravité des enjeux climatiques qui bouleversent notre économie, notre agriculture, notre santé, nos paysages, durement touchés cette année en France et même en Bretagne, jusqu’ici relativement préservée ? Alors que nous avons subi une sécheresse inégalée et des températures records, jamais égalées sur la durée.
Ou bien s’agirait-il d’une adaptation soudaine à un échiquier politique et médiatique ? La population étant elle aussi très demandeuse de réponses à ces changements climatiques ? La transition écologique n’est pas accessoire, elle est est essentielle si nous voulons adapter notre ville aux changements climatiques.
Cela fait 2 ans que nous répétons l’urgence à agir face à ce dérèglement climatique. 2 ans que nous proposons des solutions concrètes pour y faire face. Ne devons-nous pas en tant qu’élus prévenir, anticiper, croire en la science surtout quand elle est unanime et que l’intensité va au delà de ce qu’elle avait prédit ?
Nous avons de sérieux doutes. Pourquoi ? Soyons précis et pragmatique.
Après cette annonce de rentrée nous n’avons pas perçu de modification de fonctionnement au sein des commissions et des groupes de travail et même un certain flottement quand, en commission, nous avons demandé comment ces nouvelles nominations et cette nouvelle priorité du développement durable allaient se déployer ? La réponse est que tout ceci est « en réflexion », que cela nous sera communiqué prochainement, que toutes les bonnes idées sont à prendre. Cela signifie donc que ces changements n’ont pas été préparés.
Ce soir, nous ne sommes pas rassurés par vos énumérations d’une partie des dispositifs déjà existants ou en restant très approximatif sur l’espace qui sera dédié pour concrétiser la nouvelle priorité ‘développement durable’ que vous affichez.
Après des années de débats sur une rocade censée miraculeusement développer le nord du territoire, Mme La Maire, vous persistez dans un entêtement inexpliqué votre défense du projet dans un article cet été. Je vous site dans un article de OF de cet été ‘A Vitré communauté, on fait évoluer nos mobilités mais on continue à dire que les contournements de Vitré et Chateaubourg sont une priorité ! » Mais comment, en plein période de sécheresse, pouvez-vous encore positionner comme priorité un projet qui passe sur 3 points de captage d’eau potable, bétonnerait des dizaines d’hectares de terre et couterait des millions à notre collectivité ? Rapport après rapport des scientifiques du GIEC, il est établi que l’artificialisation conduit à l’augmentation du réchauffement. Et vous persistez. C’est décevant et préoccupant de la part d’élus en responsabilité. Avoir un plan vélo, plébisciter le covoiturage c’est bien mais en même temps augmenter le nombre de routes revient au status quo. Or nous avons l’obligation de baisser nos Gaz à effet de serre. Alors expliquez-nous. Et pourtant, fin juin, les vitréens ont su apprécier la fluidité du trafic à Vitré. Il est donc avéré que la congestion vitréenne est essentiellement due aux trajets école/travail et domicile.
Or le TRANSPORT étant le n°1 (31%) des GES, la collectivité a un vrai levier pour agir sur sa baisse. Seulement, vous considérez qu’en développant le vélo et en gardant, en parallèle, le même nombre de voitures, voir en augmentant les places de parking quand c’est possible, vous pourrez atteindre les objectifs du PCAET (Plan Climat Air Energie) de Vitré communauté ( bien en dessous des objectifs européens de – 50%) étant de -25 %.
Étant la ville centre et celle émettant le plus nous avons la responsabilité d’agir maintenant pour demain.
Quels vont alors être vos choix pour faire baisser la part modale de la voiture ?
Sachant que les OBJECTIFS QUANTITATIFS CIBLES selon le PCAET sont les suivant : (avec actuellement une part modale vélo de 2 ou 3 %.)
- Part modale du vélo en centre urbain : 20% en 2030.
- Part modale de la marche à pied en centre urbain (pour trajet domicile travail interne à la commune) : 30% en 2030 (20% en 2015).
Dans ce cadre, continuez vous à soutenir le projet de rocade ?
La végétalisation. Il est important d’avoir des indicateurs. 2 ans que nous demandons à renaturer le centre ville et les écoles, les parkings pour protéger la population des effets de la chaleur. Les priorités ont été tout autre. Nous avons même vu les derniers arbres place du Marchix disparaître, abîmés par les voitures. De nombreuses villes plantent de nombreux arbres – véritables climatiseurs et adaptent les projets d’urbanisme (revêtements clairs sur le trottoir, stockage d’eau pluviale sur site dans un réseau enterré ..). L’ADEME, L’Agence de l’environnement et de la maîtrise de l’énergie ou« Agence de la transition écologique » peut nous accompagner dans cette démarche avec des exemples d’actions déjà menées dans des villes, montrant des baisses de températures significatives !
Pouvez-vous me donner le nombre d’arbres plantés et celui détruits ? Ce serait un indicateur intéressant. Sans indicateur précis, pas moyen de vérifier l’efficience d’une politique menée.
La sécheresse. Très récemment, le comité de gestion à la ressource en eau s’est réuni, c’est une instance présidé par le préfet. Celui ci a demandé aux entreprises un effort de baisse de 25 %, il a été de 10 %. Certaines entreprises n’ayant pas eu le choix d’augmenter leur production de cidre par exemple du fait du nombre important de récolte de pommes.
Cependant :
- Les pluies de début septembre non pas permis de stopper la baisse du niveau des barrages, la situation continue de se tendre
- Il n’est pas prévu de pluies significatives dans les prochains jours
- Il est décidé collectivement de rester en niveau crise sécheresse
- Les dérogations au débit réservés et les quelques pluies de septembre ont permis de reculer l’asséchement des barrages de la Vilaine Amont à décembre
- Il est constaté une reprise à la hausse des consommations d’eau sur le secteur de l’Est de l’Ille et Vilaine et de Rennes
Or lors d’une réunion sur le contrat de territoire de Vitré Communauté, vous semblez ignorer cet état de crise et l’existence même de cette réunion. M. Ménager, VP, déclare alors qu’il ne fallait pas se soucier, que nous avions 100 jours de réserve d’eau potable..
Or ce qui est inquiétant c’est le manque d’anticipation des décideurs. Vous, en l’occurence. Des décennies que nous savions que nous serions confrontés à cette situation, compte tenu de nos réserves d’eau, essentiellement superficielles en Ille et Vilaine.
Quelles sont les mesures et changements que vous allez mettre en œuvre pour faire des économies d’eau, que ce soit à court terme ou sur le plus long terme pour préparer les futurs étés ?
La rénovation thermique de nos bâtiments publics. Deux ans que nous demandons le diagnostic. Qu’en est-il ? Les choix budgétaires n’ont pas pris en compte cette rénovation que vous affichez pourtant comme une priorité. Pourtant cet investissement doit s’anticiper car il ne se fera pas en un jour. C’est bon pour la planète et pour l’économie de notre ville sur le long terme.
Compte tenue de l’inflation et de la nouvelle priorité que vous affichez, allez vous donc revoir certains projets ?
Nous aimerions des réponses à ces questions. Car comme vous l’avez dit vous même dans votre article de rentrée, derrière les paroles nous demandons des actes.
Carine Pouessel, pour la liste Vitré Solidaire et Écologique