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©Photo transmise au Journal de Vitré

Soutien aux agents des services techniques, promotion des langues bretonnes et match de foot des féminines…Retour sur notre intervention lors du Conseil Municipal du 23 mars 2023 !

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Intervention de Carine Pouëssel au Conseil Municipal du 23 mars 2023 :

 

« Trois faits d’actualité relatés par les médias nous obligent ce soir à réagir et à vous interroger.

 

Tout d’abord la grève des agents des services techniques de la ville du jeudi 16 mars.

Depuis le début de notre mandat, nous n’avons eu cesse de vous interroger sur les ressources humaines. Même si malheureusement et contrairement à la mandature précédente, vous n’avez pas permis à l’opposition de siéger au CHSCT maintenant CST (Comité Social Territorial).

Nous recevons les comptes-rendus mais en décalage de plusieurs mois et souvent après une relance par mail
de notre part. Le dernier compte-rendu en notre possession date du 30 septembre 2022. On nous indiquait
alors que la prochaine réunion aurait lieu le 27 janvier 2023. Nous n’avons à ce jour pas eu le compte-rendu.

Vous avez reçu une délégation d’agents jeudi. Vous vous êtes engagée avec votre équipe à travailler sur l’organisation des services. Pouvez-vous préciser sur quels aspects ?

Nous avons constaté plusieurs départs, notamment sur des postes clés. A ces départs s’ajoutent le contexte de la Covid, les fortes chaleurs pendant lesquels les agents ont dû adapter, parfois voire modifier leurs missions.

Pourrions-nous savoir si tous les départs ont été remplacés ?

Le prochain été sera certainement caniculaire. Les horaires et la charge de travail seront-ils anticipés ? Je pense notamment aux agents voirie et espaces verts.

Les nouvelles lignes de de Gestion ont pris effet le 1er janvier 2022. Combien d’agents ont pu avancer en grade et promotion interne ?

N’oublions pas que le contexte de la forte mobilisation contre la réforme retraites est déjà pesant en termes de perspective, nous espérons qu’ils vont être entendus et considérés, au-delà des mots et promesses.

Enfin, autant nous avons pu rencontrer le personnel de la cuisine centrale, nous souhaitons pouvoir découvrir sur le terrain le métier des agents de voirie et des espaces verts, demande que nous avons déjà formulée.

 

2fait d’actualité : le vol des panneaux bretons.

Mon premier ressenti a d’abord été un sentiment de honte. Je vais vous l’expliquer.

A la lecture de l’article de Ouest-France du 9 mars et du reportage sur France télévision j’ai été très déçue de votre réaction. Vous avez ouvertement suggéré que les responsables du vol étaient un collectif défenseur du
gallo. Qu’en est-il de la présomption d’innocence ? Propos réitérés par la journaliste de France télévision qui déclare « les promoteurs de la langue gallèse de Vitré sont pointés du doigt. »

Le vol est évidemment condamnable mais votre réaction nous a choqués.

Nous avons donc rencontré les acteurs concernés et essayé de comprendre comment on a pu en arriver là et vous faire des propositions.

Comme beaucoup de Vitréens et Vitréennes je pense, je ne parle ni le breton ni le gallo. Je ne parlerai pas comme une spécialiste mais comme une citoyenne élue.

Je crois que beaucoup d’habitants et d’habitantes de Vitré comprennent le patois ou tout du moins l’ont entendu
parler.

Le patois est en fait un mélange de français et de gallo. Ma grand-mère du pays de Fougères le parle sans le savoir.

« Vitreu » parlent aux gens d’ici peut être plus que Gwitreg. À tantôt ou à tatôt est certainement une expression que vous connaissez bien, et bien c’est du gallo !

La question n’est pas d’opposer les 2 langues qui sont l’identité même de notre belle région bretonne. Bien au contraire, c’est de reconnaître qu’elles co-existent. Et cela fait un demi-millénaire !

L’histoire d’une langue est profondément lié à son territoire. En Bretagne environ 200000 personnes parlent le breton et sont plutôt situés en Basse-Bretagne tandis que 200000 personnes en Haute Bretagne parlent le Gallo ou le patois. Et donc en Ille-et-Vilaine on parle plutôt le gallo.

Le breton et le gallo sont en danger et protégés par l’Unesco. La Déclaration Universelle des droits linguistiques a été signé en 1996 défendant les  droits linguistiques de la personne humaine. La déclaration énonce des droits personnels de même que des droits collectifs et vise en particulier à protéger
les langues des peuples non-souverain. 
La région Bretagne a signé le 1mars 2023 une convention avec l’état prévoyant un plan de sauvegarde ambitieux pour le breton et le gallo de 2022 à 2027.

On voit un peu partout en Bretagne une célébration des langues régionales et nous avons la chance d’avoir des associations très actives sur le sujet et d’avoir un enseignement en breton dispensé à Vitré et du gallo dans quelques communes du pays de Vitré. Nous devons nous en réjouir et soutenir leurs initiatives et leur transmission pour qu’elles ne meurent pas et avec elles toutes nos traditions orales.

Cependant, il ne faudrait pas réduire les langues régionales à un instrument de valorisation touristique.
Ce serait une erreur. Pourquoi ? Parce qu’une langue touche à l’intime, à l’histoire de chacun, de son village, de sa famille.

N’oublions pas qu’il n’y pas si longtemps et c’est le cas de nos parents.
On a interdit à des enfants de parler le patois à l’école..
Le terme patois est alors perçue de manière péjorative.
Une langue n’est pas un simple instrument de communication, elle est indissociable de sa culture e
t de l’identité du territoire qu’elle habite. Et c’est une question qui peut être douloureuse et sensible car elle touche aussi aux relations de pouvoir dans l’histoire des peuples.

La ville de Vitré célèbre la langue bretonne et signe une charte bretonne à Vitré. Nous avons même une
délégation aux langues régionales. C’est une bonne nouvelle. Cependant nous sommes tombés dans le panneau – si je puis dire- de la précipitation…

Premier constat, la délégation aux langues régionales ne semble pas avoir de lien avec la commission culture. Cela nous laisse perplexe. En installant un groupe dédié avec des représentants des habitants, des associations locales vous auriez sans doute été alertés sur l’existence du gallo et du riche tissus associatif associé.

Comment se fait-il qu’après avoir été contacté par un collectif local de défense de la langue gallèse en
octobre 2022, vous proposant d’adhérer à une charte pour le gallo, vous n’ayez pas donné suite ?

Dans la démarche de charte qui se fait en 5 étapes. Il y a après la prise de contact avec l’institut de la langue concernée – que vous rencontrez demain je crois – un temps d’échange avec les élus, habitants et acteurs associatifs du territoire. Nous vous demandons de ne pas refaire la même erreur et de constituer ce groupe. Puis s’ensuivra nous l’espérons une délibération du conseil municipal avec des engagements au sein de la charte.

Je finirai par les noms de femmes promouvant le gallo : Simone Morand autrice culinaire, Jeanne Malivel peintre graveuse illustratrice, Adèle Denys conteuse chanteuse et musicienne, Eugénie Duval conteuse et chanteuse, ou encore Ernestine Lorand poétesse.

Et oui nous ne manquons pas de noms de femmes pour nos futurs panneaux !

 

Le troisième fait d’actualité  :
le match des joueuses de l’équipe senior féminine de la Vitréenne. Nos arguments pour qu’elles puissent jouer leur match au stade municipal ont été entendus et nous nous en réjouissons.

Malgré le score, quelle belle image que ces 2 clubs bretons de football féminin !

 

Le sport féminin mérite un accès égal aux infrastructures de la ville, une communication et une valorisation égales à celle du sport masculin et nous continuerons à le défendre !  «