Le mot politique vient du grec ‘polis,’ qui se traduit par ‘cité’. D’après son étymologie, il signifie ‘qui concerne le citoyen ‘. Comment revenir au sens premier du mot dans nos pratiques démocratiques, alors qu’elles conditionnent notre cadre de vie, notre vie sociale, professionnelle, culturelle et notre santé ?
Nous avons rencontré des élus du territoire soucieux de répondre aux attentes de leur population. A Vitré, une démarche volontariste dans les quartiers est observée. Cependant, nombreux sont les citoyens qui ne se sentent pas intégrés, voire en opposition. L’action politique se résume trop souvent à de l’information, une éventuelle concertation, peu considérée, à moins qu’elle ne valide les objectifs politiques affichés.
Pour des travaux de voirie, l’élu consulte des riverains puis doit se ranger à l’avis du plus grand nombre. Cette démarche est chronophage et peut essuyer des mécontentements. On risque de privilégier une minorité à une majorité silencieuse.
Des solutions de co-construction citoyenne existent. Un comité citoyen permanent de citoyens volontaires et tirés au sort peut agir de concert avec les élus. Il ne s’agit pas de solliciter le citoyen sur tout, mais sur des projets ayant un impact fort sur son cadre de vie. Les études coûteuses, parfois nécessaires, ne sont pas incompatibles avec l’expertise citoyenne, bien au contraire !
Autre exemple, le contournement routier. Comment une poignée d’élus peut-elle se positionner en faveur d’un projet, alors qu’au sein du comité de pilotage devant se positionner sur des tracés, aucun collectif citoyen ou agriculteur impacté par le projet ne soit associé ? Que la concertation en ligne n’ait obtenu qu’une petite centaine de signataires sur 81205 habitants? Comment se fait-il qu’un Plan Local d’Urbanisme valide la construction d’un lotissement alors qu’une rocade serait susceptible de passer près des habitations ?
Nous réitérons l’instauration de commissions extra-municipales où les associations pourraient participer aux projets de la ville. Néanmoins, elles ne doivent pas être réunies une fois les décisions prises. Avons-nous peur de nous remettre en cause? La ville appartient à toutes et tous !
Par ailleurs, le respect de toutes les minorités, des abstentionnistes, de la parité doit être la clé de voûte de l’action politique. Au sein d’une collectivité, l’opposition devrait avoir accès aux différentes instances de la vie municipale sans distinction. Nous sommes encore confrontés à un refus de transparence sur des domaines essentielles que sont les Ressources Humaines ou la communication.
L’opposition que nous sommes demeurera constructive et force de propositions. Nous sommes aussi les garants de notre démocratie. A nous de la faire respirer !
Carine Pouëssel et Erwann Rougier